Avec l’essor du travail à distance, de plus en plus de Canadiens adoptent le mode de vie des digital nomades, profitant de la liberté de travailler depuis n’importe quel endroit dans le monde. Cependant, cette flexibilité s’accompagne d’obligations fiscales complexes qu’il est essentiel de bien comprendre pour éviter des ennuis avec l’Agence du revenu du Canada (ARC).
1. Statut de résidence fiscale : le facteur clé
Le concept de résidence fiscale est fondamental. Même en vivant temporairement à l’étranger, si vous conservez des liens de résidence significatifs avec le Canada (logement, famille, cartes bancaires, permis, etc.), vous serez considéré comme résident fiscal canadien.
En conséquence, vous devrez déclarer l’ensemble de vos revenus mondiaux au Canada, peu importe où ils ont été gagnés.
2. Double imposition : comment l’éviter ?
Travailler depuis plusieurs pays peut entraîner une imposition dans plus d’un pays sur le même revenu. Heureusement, le Canada a conclu des conventions fiscales bilatérales pour limiter ce risque.
Grâce à ces conventions, vous pouvez :
- Déterminer quel pays a le droit d’imposer un revenu donné
- Réclamer un crédit pour impôt étranger sur vos déclarations canadiennes
Attention : Vous devez pouvoir prouver les montants payés à l’étranger. Conservez tous vos documents.
3. Variations fiscales selon les pays
Chaque pays possède ses propres règles fiscales. Par exemple :
- Certains pays imposent seulement si vous êtes présent plus de 183 jours par an
- D’autres peuvent imposer dès le premier jour, selon votre activité ou votre employeur
Informez-vous sur les lois fiscales locales avant de séjourner longuement dans un pays étranger.
4. Crédits et déductions : optimiser sa situation
Les digital nomades canadiens peuvent avoir droit à :
- Des crédits pour impôt étranger (via formulaire T2209)
- Des déductions pour dépenses professionnelles (espace de travail, connexions, équipements, etc.)
Consultez un fiscaliste pour maximiser ces avantages tout en respectant la législation.
5. Risque de changement de résidence fiscale
Si vous établissez des liens de résidence permanents dans un autre pays, l’ARC pourrait considérer que vous n’êtes plus résident du Canada. Cela pourrait entraîner :
- Une taxe de départ (exit tax)
- Une perte de certains droits ou crédits au Canada
Avant tout changement, faites une planification fiscale stratégique.
Conclusion
Le mode de vie de digital nomade offre liberté et flexibilité, mais comporte des implications fiscales importantes. Pour éviter la double imposition, respecter vos obligations et optimiser votre situation, il est fortement recommandé de consulter un avocat fiscaliste.
Vous êtes digital nomade et souhaitez clarifier votre situation fiscale ?
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Me Louis Sirois, avocat
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